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Don Juan, ton cœur est digne.Montrant doña Sol.
Don Juan, ton cœur est digne.Il est digne aussi d’elle.
— À genoux, duc !

Hernani s’agenouille. Don Carlos détache sa toison d’or et la lui passe au cou.
A genoux, duc !Reçois ce collier.
Don Carlos tire son épée et l’en frappe trois fois sur l’épaule.
A genoux, duc ! Reçois ce collier.Sois fidèle !

Par saint Étienne, duc, je te fais chevalier.

Il le relève et l’embrasse.
Mais tu l’as, le plus doux et le plus beau collier,

Celui que je n’ai pas, qui manque au rang suprême,
Les deux bras d’une femme aimée et qui vous aime !
Ah ! tu vas être heureux ; moi, je suis empereur.
Aux conjurés.
Je ne sais plus vos noms, messieurs. Haine et fureur,
Je veux tout oublier. Allez, je vous pardonne !
C’est la leçon qu’au monde il convient que je donne.
Ce n’est pas vainement qu’à Charles premier, roi,
L’empereur Charles-Quint succède, et qu’une loi
Change, aux yeux de l’Europe, orpheline éplorée,
L’altesse catholique en majesté sacrée.

Les conjurés tombent à genoux.
Les conjurés.

Gloire à Carlos !

Don Ruy Gomez, à don Carlos.

Gloire à Carlos !Moi seul je reste condamné.

Don Carlos.

Et moi !

Don Ruy Gomez, à part.

Et moi !Mais, comme lui, je n’ai point pardonné !