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chiffres. Basile, Yvan, Philippe, Paul, etc., etc., sont le produit de la vaste stupidité environnante. Le clergé grec, par exemple, ayant cette maxime : « Qui pourrait nous faire juges « de ceux qui sont nos maîtres ? » il est tout simple qu’un czar, ce même Yvan, couse un archevêque dans une peau d’ours et le fasse manger par des chiens. Le czar s’amuse, c’est juste. Sous Néron, le frère dont on a tué le frère va au temple rendre grâce aux dieux ; sous Yvan, un boyard empalé emploie son agonie, qui dure vingt-quatre heures, à dire : O Dieu ! protège le czar. La princesse Sanguzko est en larmes ; elle présente, prosternée, une supplique à Nicolas ; elle demande grâce pour son mari, elle conjure le maître d’épargner à Sanguzko (polonais coupable d’aimer la Pologne) l’épouvantable voyage de Sibérie ; Nicolas, muet, écoute, prend la supplique, et écrit au bas : A pied. Puis Nicolas sort dans les rues, et la foule se précipite sur sa botte pour la baiser. Qu’avez-vous à dire ? Nicolas est un aliéné, la foule est une brute. Du khan dérive le knez, du knez le tzar, du tzar le czar. Série de phénomènes plutôt que filiation d’hommes. Qu’après cet Yvan, vous ayez ce Pierre, après ce Pierre ce Nicolas, après ce Nicolas cet Alexandre, quoi de plus logique ? Vous le voulez tous un peu. Les