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V


Il existe en littérature et en philosophie des Jean-qui-pleure-et-Jean-qui-rit, des Héraclites masqués d’un Démocrite, hommes souvent très-grands, comme Voltaire. Ce sont des ironies qui gardent leur sérieux, quelquefois tragique.

Ces hommes-là, sous la pression des pouvoirs et des préjugés de leur temps, parlent à double sens. Un des plus profonds, c’est Bayle, l’homme de Rotterdam, le puissant penseur. (Ne pas écrire Beyle.) Quand Bayle émet avec sang-froid cette maxime : « Il vaut mieux affaiblir la grâce « d’une pensée que d’irriter un tyran », je souris, je connais l’homme ; je