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en cour cela assoit une famille et fait une fortune ; quant à moi, je préfère à toutes ces solidités le vieux vaisseau faisant eau où s’embarque en souriant l’évêque Quodvultdeus.

Il y a quelque chose au delà de s’assouvir. Le but humain n’est pas le but animal.

Un rehaussement moral est nécessaire. La vie des peuples, comme la vie des individus, a ses minutes d’abaissement ; ces minutes passent, certes, mais il ne faut point que la trace en reste. L’homme, à cette heure, tend à tomber dans l’intestin ; il faut replacer l’homme dans le cœur, il faut replacer l’homme dans le cerveau. Le cerveau, voilà le souverain qu’il faut restaurer. La question sociale veut, aujourd’hui plus que jamais, être tournée du côté de la dignité humaine.

Montrer à l’homme le but humain, améliorer l’intelligence d’abord, l’animal ensuite, dédaigner la chair tant qu’on méprisera la pensée, et donner sur sa propre chair l’exemple, tel est le devoir actuel, immédiat, urgent, des écrivains.

C’est ce que, de tout temps, ont fait les génies.

Pénétrer de lumière la civilisation ; vous demandez à quoi les poètes sont utiles : à cela, tout simplement.