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plate-forme de pierre percée de portes et d’escaliers et adossée à une muraille, les acteurs et le chœur allant et venant sur cette plate-forme qui est le logéum, et jouant la pièce ; au centre, à l’endroit où est aujourd’hui le trou du souffleur, un petit autel à Bacchus, la thymèle ; en face de la plate-forme, un vaste hémicycle de gradins de pierre, cinq ou six mille hommes assis là pêle-mêle ; tel est le laboratoire. C’est là que la fourmilière du Pirée vient se faire Athènes ; c’est là que la multitude devient le public, en attendant que le public devienne le peuple. La multitude est là en effet ; toute la multitude, y compris les femmes, les enfants et les esclaves, et Platon qui fronce le sourcil.

Si c’est fête, si nous sommes aux Panathénées, aux Lénéennes ou aux grandes Dionysiaques, les magistrats en sont ; les proèdres, les épistates et les prytanes siègent à leur place d’honneur. Si la trilogie doit être tétralogie, si la représentation doit se terminer par une pièce à satyres, si les faunes, les aegipans, les ménades, les chèvre-pieds et les évans doivent venir à la fin faire des farces, si parmi les comédiens, presque prêtres, et qu’on nomme « les hommes de Bacchus », on doit avoir l’acteur favori qui excelle dans les deux modes de déclamation, dans la paraloge aussi bien que dans la