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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

M. Gertrais-Gaboureau salua sieur Clubin entre une bouffée et une gorgée.

— Good bye, capitaine Clubin.

— Bonsoir, capitaine Gertrais.

— Eh bien, voilà le Tamaulipas parti.

— Ah ! Dit Clubin, je n’y ai pas fait attention.

Le capitaine Gertrais-Gaboureau cracha et dit :

— Filé, Zuela.

— Quand ça donc ?

— Ce soir.

— Où va-t-il ?

— Au diable.

— Sans doute ; mais où ?

— À Arequipa.

— Je n’en savais rien, dit Clubin.

Il ajouta :

— Je vais me coucher.

Il alluma sa chandelle, marcha vers la porte, et revint.

— Êtes-vous allé à Arequipa, capitaine Gertrais ?

— Oui. Il y a des ans.

— Où relâche-t-on ?

— Un peu partout. Mais ce Tamaulipas ne relâchera point.

M Gertrais-Gaboureau vida sur le bord d’une assiette la cendre de sa pipe, et continua :

— Vous savez, le chasse-marée Cheval-de-Troie et ce beau trois-mâts, le Trentemouzin, qui sont allés à Cardiff. Je n’étais pas d’avis du départ à cause du temps. Ils sont revenus dans un bel état. Le chasse-marée était chargé de