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Ces bandits sur la terre ont fait une tempête ;
Étant montés plus haut dans l’horreur que la bête,
Ils sont tombés plus bas.

Grâce pour eux ! clémence, espoir, pardon, refuge,
Au jonc qui fut un prince, au ver qui fut un juge !
Le méchant, c’est le fou.
Dieu, rouvrez au maudit ! Dieu, relevez l’infâme !
Rendez à tous l’azur. Donnez au tigre une âme,
Des ailes au caillou !

Mystère ! obsession de tout esprit qui pense !
Échelle de la peine et de la récompense !
Nuit qui monte en clarté !
Sourire épanoui sur la torture amère !
Vision du sépulcre ! êtes-vous la chimère,
Ou la réalité ?


VIII


La fosse, plaie au flanc de la terre, est ouverte,
Et, béante, elle fait frissonner l’herbe verte
Et le buisson jauni ;
Elle est là, froide, calme, étroite, inanimée,
Et l’âme en voit sortir, ainsi qu’une fumée,
L’ombre de l’infini.

Et les oiseaux de l’air, qui, planant sur les cimes,
Volant sous tous les cieux, comparent les abîmes
Dans les courses qu’ils font,
Songent au noir Vésuve, à l’Océan superbe,
Et disent, en voyant cette fosse dans l’herbe :
Voici le plus profond !