Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
*


Aigle, ne t’en va pas ; reste aux Alpes uni,
Et reprends confiance, au seuil de l’infini,
Aigle, dans la candeur des neiges éternelles ;
Ne t’en va pas ; et laisse en tes glauques prunelles
Les foudres apaisés redevenir rayons ;
Penchons-nous, moins amers, sur ce que nous voyons ;
La faute est sur les temps et n’est pas sur les hommes.

Un flamboiement sinistre emporte les Sodomes,
Tout est dit. Mais la Suisse au-dessus de l’affront
Gardera l’auréole altière de son front ;
Car c’est la roche avec de la bonté pétrie,
C’est la grande montagne et la grande patrie,