On est presque étonné de n’y pas voir d’étoiles.
L’araignée est géante en ces hideuses toiles
Flottant là-haut, parmi les madriers profonds
Que mordent aux deux bouts les gueules des griffons.
La lumière a l’air noire et la salle a l’air morte.
La nuit retient son souffle. On dirait que la porte
A peur de remuer tout haut ses deux battants.
VIII
Ce qu’on y voit encore
Mais ce que cette salle, antre obscur des vieux temps,
A de plus sépulcral et de plus redoutable,
Ce n’est pas le flambeau, ni le dais, ni la table ;
C’est, le long de deux rangs d’arches et de piliers,
Deux files de chevaux avec leurs chevaliers.
Chacun à son pilier s’adosse et tient sa lance ;
L’arme droite, ils se font vis-à-vis en silence ;
Les chanfreins sont lacés ; les harnais sont bouclés ;
Les chatons des cuissards sont barrés de leurs clés ;
Les trousseaux de poignards sur l’arçon se répandent ;
Jusqu’aux pieds des chevaux les caparaçons pendent ;