Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/298

Cette page n’a pas encore été corrigée

le,
J’entends les séraphins le chanter dans les cieux,
Et, quand ils ont fini, l’écho chante après eux ;
Alors je dis : — Eh bien, moi comme eux, moi de même,
Dieu, je veux te chanter ; ô lumière, je t’aime !
Je veux d’un chant d’enfer ravir l’écho du ciel,
Satan est une lyre ainsi que Gabriel.
Dieu ; c’est à toi, vrai jour, c’est à toi, seul refuge,
Dieu ; c’est à toi, pasteur, roi, père, maître et juge,
Que la création songe éternellement ; —
Et fou, vieux cœur de fer attiré par l’aimant,
Je dis : gloire ! et ma strophe éclate en diadème,
Et je leur chante un hymne ineffable et suprême,
Hymne aux versets charmants d’ombre et d’extase emplis,
[Et] qui pourrait sortir de la bouche d’un lys,
Puis j’écoute ; et l’écho qui me répond aboie !


XI

Les plus mornes cachots ont une claire-voie ;
Au fond de l’oubliette, au fond du cabanon,
Quelque chose encor semble exister ; ici,