Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

Pourtant, parle. Est-il vrai que tu te sois vanté
« D’être le fils de Dieu saint dans l’éternité ?

Christ répondit : — C’est vous, ô prêtre, qui le dites.

Et, comme on pouvait voir confusément écrites
Des sentences au mur que le temps effaçait,
Calme, il montrait du doigt aux juges ce verset :

« Le sage adore Dieu. Quiconque est esprit, l’aime.
« Le soleil n’est nié dans la sphère suprême
« Ni par l’astre Allioth, ni par l’étoile Algol.
« Quand Dieu luit, refuser de croire, c’est un vol.
« Celui qui nie est fils de celui qui dérobe. »

Caïphe dit : Blasphème ! et déchira sa robe,
Quoique cela lui fût défendu par la loi.
Et, pâle, il s’écria :

                                   « - Paix à quiconque a foi !
« Moi, Caïphe, courbé sous le Seigneur, je pense
« Qu’on doit au mal la peine, au bien la récompense,
« Et qu’il faut éclairer ceux qu’un fourbe a déçus,
« Et je condamne à mort l’homme appelé Jésus. »