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Au jardin qui fleurit derrière le Cédron.

Ce torrent, que jamais n’a touché l’aviron,
Coulait hors de la ville au pied d’une colline.
Les pâtres y montraient la cave sibylline
De Lilith, femme spectre, amante du démon ;
C’est près de ce coteau que le prêtre Simon
Fit creuser le canal à laver les hosties ;
Des sources y versaient, à travers les orties,
Une eau qui de la ville emplissait les viviers ;
Et ce lieu s’appelait le Mont des Oliviers.

On venait sur ce mont aux époques de jeûnes.

Une plantation d’oliviers alors jeunes
Le couvrait en effet, jetant aux verts sentiers
Une ombre qui faisait durer les églantiers.
Christ y vint, murmurant tout bas : Que Dieu m’assiste !
Et ce qui s’y passa ce soir-là fut si triste,
Si lâche et si fatal qu’aujourd’hui ce jardin
Est voisin de l’enfer comme du ciel l’Eden.

Voici ce que Jésus disait sur la montagne ;