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Son nom divin est comme une huile qu’on répand ;
« Au-dessus de sa tête, étonnement des anges,
« Le ciel est un murmure immense de louanges ;
« Il est plus glorieux qu’Alexandre, et plus beau
« Que Salomon qui tient un lys dans son tombeau ;
« Il a pour champ la terre, et l’esprit pour domaine ;
« Il vient ôter la nuit de dessus l’âme humaine ;
« Il fera reculer l’Hydre qui triomphait,
« Il transfigurera le monde stupéfait ;
« L’abîme le regarde et l’aurore l’approuve ;
« Le grondement du tigre et le cri de la louve,
« La haine, la fureur soulevant un pavé,
« La guerre, se tairont devant son doigt levé.
« Dans son immensité Moloch s’écroule et sombre.
« Il est sans tache, il est sans borne, il est sans nombre ;
« Il produit, en fixant au ciel son œil béni,
« La disparition du mal dans l’infini.
« Les chars de Pharaon près de lui sont de l’ombre.
« Il est plus radieux que Nemrod n’était sombre ;
« Il brille plus qu’Ammon à qui rien ne manquait,
« Et dont le trône était le centre d’un banquet ;
« Il dépasse Cyrus, debout sur son pilastre.
« Peuple, toute son âme est une clarté d’astre.
« C’est un roi ; plus qu’un roi. C’est lui le Conquérant,
« C’est lui l’élu, c’est lui le vrai, c’est lui le grand !
« Gloire à lui ! Le soleil le voit, l’ombre l’écoute. »