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Vous le savez, ô forêts,
« O grand murmure farouche ! »

L’eau coule, le ciel est clair.
Nos chansons, au vent semées,
Se croisent comme dans l’air
Les flèches de deux armées.


CHOEUR DE FEMMES
L’oiseau semble, aux bois d’Aser,
Une âme dans les ramées.


UN JEUNE HOMME
Elle dormait, sa tête appuyée à son bras ;
Ne la réveillez pas avant qu’elle le veuille ;
Par les fleurs, par le daim qui tremble sous la feuille,
Par les astres du ciel, ne la réveillez pas !

On ne la croit point femme ; on lui dit : « Quoi ! tu manges,
Tu bois ! c’est à coup sûr quelque sainte liqueur ! »
Tous les parfums ont l’air de sortir de son cœur ;
Elle tient ses pieds joints comme les pieds des anges.

On dirait qu’elle a fait un vase de son corps
Pour ces baumes d’en haut qu’aucun miasme n’altère ;