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Se déchaînent ; — Satan en bas plane toujours ; —
« Peste, terre qui tremble, eau sur les rochers sourds,
« Le typhon sur les flots, le semoun dans les sables… -
« O sombres battements des ailes formidables !

« Le livre d’en haut dit : — Donc pas de curieux.
« La nuit est un conseil que le ciel donne aux yeux.
« Laissez l’Etre exister. Soyez ce que vous êtes.
« Regards, soyez l’effroi ; bêtes, soyez les bêtes ;
« Beauté, sois le squelette ; homme, sois le néant.
« Dieu fait du ténébreux le bourreau du voyant.
« Ou, s’il lui plaît, savants, penseurs, ô tourbe infime,
« De vous abandonner à votre propre abîme,
« Il laissera l’ennui pesant, le moi jaloux,
« Le vertige et la peur croître d’eux-mêmes en vous,
« Et vos socs effrayés ne creuser que des fosses,
« Et se dresser, au fond de vos recherches fausses,
« Le chaos des erreurs, des fièvres, des tourments,
« Et s’offrir le fer rouge à vos tâtonnements ;
« Si bien que de sa loi, de son énigme austère,
« De son nom, de son dogme obscur, de son mystère,
« Vous ôterez vos mains fumantes en criant :
« Nous nous sommes brûlés à cet être effrayant !
« Mage, il t’engloutira sous les bouillons de l’urne ;
« Il remuera sous toi l’âpre échelle nocturne ;
« Il rendra trouble, avec trop de lumière, l’œil
« De la témérité, du rêve et de l’orgueil ;
« Il n’aura qu’à montrer, pour vous mettre en démence,
« Un de ses attributs dans sa splendeur immense ;
«