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L’herbe imprime un démon aux plis du parchemin ;
Ne regardez jamais les lignes de la main ;
Dans le texte sacré respectez les consonnes,
Au moment de la mort appelez dix personnes ;
Confessez vos péchés, jougs par la chair subis,
Et que ceux qui sont là déchirent leurs habits ;
La mort, même du juste, est une obscure fête.
Mettez aux morts un sac de terre sous la tête ;
Tournez sept fois autour de la fosse en priant.
Redoutez l’occident et craignez l’orient,
Ce sont les deux endroits de Dieu. Le ciel le nomme.
Redoutez-le. La mort, c’est l’ombre. Il n’est pour l’homme
Rien d’éternel après cette vie ; il ne peut
Rien retenir de lui quand Dieu brise ce nœud ;
Ce qu’on appelle âme est un souffle, céleste
Chez les bons, infernal chez les méchants, qui reste
Un moment au-dessus du corps dans le trépas,
Puis pâlit, puis s’éteint, car Dieu seul ne meurt pas.
Pourtant le châtiment peut saisir ce fantôme
Et le fouetter longtemps sous le ténébreux dôme,
Et lui heurter le front aux poutres de la nuit.
Rien de ce qu’on a fait n’est perdu, ni détruit ;