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Satan, voulant saisir l’homme, l’avait créée ;
Elle roule à jamais dans la noire nuée ;
Elle s’appelle Isis dans l’Inde où Satan luit,
Et l’encens de l’Égypte horrible la poursuit.
La femme file, trait la vache, bat le beurre,
Tourne le sablier quand vient la fin de l’heure,
Gronde l’esclave aux champs et l’enfant dans son jeu,
Veille et travaille ; et l’homme est pensif devant Dieu.
Au temple, en récitant le verset ordinaire,
Etendez vos deux mains devant le luminaire ;
L’ange du jour assiste à vos repas ; mais fuit,
Sitôt que vous riez, devant l’ange de nuit ;
Etudiez la loi sans cesse, et qu’on la lise
Dans le texte que fit Esdras d’après Moïse.
Pour faire un Livre, ô juifs, n’employez pas de lin ;
Cousez avec des nerfs une peau de vélin,
Ecrivez-y, tremblants, le verbe inénarrable,
Et roulez le vélin sur deux bâtons d’érable.
Ayez des habits longs conformes à vos rangs ;
Craignez le drap tissu de deux fils différents ;
Jéhovah n’est pas deux. Fuyez les hommes ivres ;
Ne faites point sécher des herbes dans vos livres ;