Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée


L’anathème entre au corps du maudit, qu’il traverse.
Theglath fut roi d’Égypte, Azer fut roi de Perse ;
Gad les maudit ; dès lors l’enfer fut dans ces rois
Qui voyaient se mêler une flamme à leur voix.
Chaque texte est un doigt montrant ce qu’il faut suivre ;
Si vous ne faites pas ce que prescrit le livre,
Vous serez malheureux comme celui qui voit
Dans un songe tomber les poutres de son toit.
Trois tribunaux nous sont légués par les ancêtres ;
Aaron pour enseigner a délégué Cent prêtres,
Onze pour gouverner, et Dix-Neuf pour juger ;
Le sanhédrin les nomme et seul peut les changer.
Que la femme soit chaste et muette, et que l’homme
Ait dans un roseau creux tout le deutéronome.
Sinon, nous maudirons vos seuils et votre sang.
L’anathème qu’un saint jette au mal en passant
Est une si fatale et si noire rosée
Qu’un chien ayant été maudit par Elizée,
L’anathème rongea les oreilles du chien.
Femmes, l’homme est le roi ; tremblez ! et songez bien
A la sombre Lilith, femme née avant Eve ;
Adam la renvoya dans l’ombre et dans le rêve ;
Lilith répudiée est un spectre de nuit.
Lilith était l’orgueil, la querelle et le bruit ;