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pied s’était abaissé. La voix qui venait de parler à l’enfant cria du fond de la cahute avec colère :

— Eh bien, pourquoi n’entres-tu pas ?

L’enfant se retourna.

— Entre donc, reprit la voix. Qui est-ce qui m’a donné un garnement comme cela, qui a faim et qui a froid, et qui n’entre pas !

L’enfant, à la fois repoussé et attiré, demeurait immobile. La voix repartit :

— On te dit d’entrer, drôle !

Il se décida, et mit un pied sur le premier échelon de l’escalier.

Mais on gronda sous la voilure.

Il recula. La gueule ouverte reparut.

— Paix ! cria la voix de l’homme.

La gueule rentra. Le grondement cessa.

— Monte, reprit l’homme.

L’enfant gravit péniblement les trois marches. Il était gêné par l’autre enfant, tellement engourdie, enveloppée et roulée dans le suroit qu’on ne distinguait rien d’elle, et que ce n’était qu’une petite masse informe.

Il franchit les trois marches, et, parvenu au seuil, s’arrêta.