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Le zèbre, le chacal, l’once, et ces deux poètes,
L’aigle ivre de soleil, le vautour plein de nuit.

Viens contempler le lynx sagace, l’amphisbène
À qui Job comparait son faux ami Sepher,
Et l’obscur tigre noir, dont le masque d’ébène
A deux trous flamboyants par où l’on voit l’enfer.

Voir de près l’oiseau fauve et le frisson des ailes,
C’est charmant ; nous aurons, sous de très sûrs abris,
Le spectacle des loups, des jaguars, des gazelles,
Et l’éblouissement divin des colibris.

Sortons du bruit humain. Viens au jardin des plantes.
Penchons-nous, à travers l’ombre où nous étouffons
Sur les douleurs d’en bas, vaguement appelantes,
Et sur les pas confus des inconnus profonds.

L’animal, c’est de l’ombre errant dans les ténèbres ;
On ne sait s’il écoute, on ne sait s’il entend ;