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III. LA CHASSE ET LA NUIT

 
                                  Le lion solitaire,
Plein de l’immense oubli qu’ont les monstres sur terre,
Se rendormit, laissant l’intègre nuit venir.
La lune parut, fit un spectre du menhir,
De l’étang un linceul, du sentier un mensonge,
Et du noir paysage inexprimable un songe ;
Et rien ne bougea plus dans la grotte, et, pendant
Que les astres sacrés marchaient vers l’occident
Et que l’herbe abritait la taupe et la cigale,
La respiration du grand lion, égale
Et calme, rassurait les bêtes dans les bois.

Tout à coup des clameurs, des cors et des abois.
Un de ces bruits de meute et d’hommes et de cuivres,
Qui font que brusquement les forêts semblent ivres,