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VII

À LA FRANCE


Personne pour toi. Tous sont d’accord. Celui-ci,
Nommé Gladstone, dit à tes bourreaux : Merci !
Cet autre, nommé Grant, te conspue, et cet autre,
Nommé Bancroft, t’outrage ; ici c’est un apôtre,
Là c’est un soldat, là c’est un juge, un tribun,
Un prêtre, l’un du Nord, l’autre du Sud ; pas un
Que ton sang, à grands flots versé, ne satisfasse ;
Pas un qui sur ta croix ne te crache à la face.
Hélas ! qu’as-tu donc fait aux nations ? Tu vins
Vers celles qui pleuraient, avec ces mots divins :
Joie et Paix ! — Tu criais : — Espérance ! Allégresse !
Sois puissante, Amérique, et toi sois libre, ô Grèce !
L’Italie était grande ; elle doit l’être encor.
Je le veux ! — Tu donnas à celle-ci ton or,
À celle-là ton sang, à toutes la lumière.
Tu défendis le droit des hommes, coutumière
De tous les dévoûments et de tous les devoirs.
Comme le bœuf revient repu des abreuvoirs,