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                           VII

Sur terre un gouffre d’ombre énorme où rien ne luit,
Comme si l’on avait versé là de la nuit,
Et qui semble un lac noir ; dans le ciel un point sombre.

Lac étrange. Des flots, non, mais des toits sans nombre ;
Des ponts comme à Memphis, des tours comme à Sion ;
Des têtes, des regards, des voix ; ô vision !
Cette stagnation de ténèbres murmure,
Et ce lac est vivant, une enceinte le mure,
Et sur lui de l’abîme on croit voir l’affreux sceau.

Le lac sombre est la ville, et le point noir l’oiseau ;
Le vague alérion vole au peuple fantôme ;
Et l’un vient au secours de l’autre. C’est l’atome
Qui vient dans l’ombre en aide au colosse.

L’oiseau
Ignare, et, doux lutteur, à travers ce réseau