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DEPUIS L’EXIL. — 1884.

Au moment où Victor Hugo montait en voiture, tous les fronts se sont découverts et toutes les voix ont crié : Vive Victor Hugo !

Une Américaine a crié avec un accent saxon, entrecoupé par l’émotion :

— Vive Victor Hugo ! le plus grand poète de la France !

— Vous pourriez dire du monde, a ajouté le sculpteur.

Tout cela s’est passé sans fracas, dans l’intimité touchante d’une réception familière, et cependant — les Américains ne s’y tromperont pas — cela est une date, une date désormais historique.

Voltaire, un jour, baptisa le petit-fils de Franklin. Victor Hugo a fait mieux : il a salué la statue qui, pendant des siècles, éclairera les navires abordant dans la grande cité des petits-neveux de Benjamin Franklin. — Jules Claretie.