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OBSÈQUES DE PAUL DE SAINT-VICTOR

— 12 juillet 1881 —

M. Paul Dalloz a lu, au seuil de l’église Saint-Germain-des-Prés, les paroles suivantes, envoyées par Victor Hugo :

Je suis accablé. Je pleure. J’aimais Saint-Victor.

Je vais le revoir. Il était de ma famille dans le monde des esprits, dans ce monde où nous irons tous. Ce n’était pas un esprit ni un cœur qui peuvent se perdre ; la mort de telles âmes est un grandissement de fonction.

Quel homme c’était, vous le savez. Vous vous rappelez cette rudesse, généreux défaut d’une nature franche, que recouvrait une grâce charmante. Pas de délicatesse plus exquise que celle de ce noble esprit. Combinez la science d’un mage assyrien avec la courtoisie d’un chevalier français, vous aurez Saint-Victor.

Qu’il aille où sa place est marquée, parmi les français glorieux. Qu’il soit une étoile de la patrie. Son œuvre est une des œuvres de ce grand siècle. Elle occupe les sommets suprêmes de l’art.