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LA FÊTE DU 27 FÉVRIER.
Séance du 4 mars 1881 au sénat.

La fête du 27 février a eu, le 4 mars, son écho dans la séance du sénat.

On discutait le tarif des douanes. Tout à coup un mouvement se produit dans la salle. Victor Hugo, qui n’était pas venu au sénat de la semaine, entrait en causant avec M. Peyrat. Au moment où il monte à son fauteuil, l’assemblée se lève et le salue par une triple salve d’applaudissements. Beaucoup de sénateurs s’empressent autour de lui et lui serrent la main.

Victor Hugo, très ému, dit alors :

Ce mouvement du sénat est tout à fait inattendu pour moi. Je ne saurais dire à quel point il m’a touché.

Mon trouble inexprimable est un remerciement. (Applaudissements.) Je l’offre au sénat, et je remercie tous ses membres de cette marque d’estime et d’affection.

Jamais, jusqu’au dernier jour de ma vie, je n’oublierai l’honneur qui vient de m’être fait. Je m’assieds profondément ému. (Applaudissements répétés.)

M. Léon Say, président. — Le génie a pris séance, et le sénat l’a salué de ses applaudissements. Le sénat reprend sa délibération. (Nouveaux applaudissements.)