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DEPUIS L’EXIL. — 1881.

Un drapeau est particulièrement acclamé au passage, après qu’il s’est incliné devant Victor Hugo, c’est un vieux drapeau fané portant le faisceau coiffé du bonnet phrygien et l’inscription : Garde nationale de Thionville, 1792.

Il nous est impossible d’énumérer les bannières des corporations, des chambres syndicales, des sociétés, des orphéons, des fanfares, qui durant tout le jour ont défilé.

La Société des gens de lettres ouvrait la marche ; puis les élèves de l’École normale supérieure, apportant une énorme couronne de lauriers, aux rubans violets, couleur de l’Université.

Une société de jeunes gens, la Lecture, apporte une table couverte de lilas blancs et de roses.

Les élèves des lycées, rangés en compagnies, passent martialement, marchant au pas dans un ordre admirable ; ils sont acclamés. Ils déposent des couronnes devant la maison ; l’une d’elles, de lauriers, de roses et de bleuets, porte cette inscription : Au Père ! Ses fils du Lycée Fontanes.

Les élèves de Louis-le-Grand, de Saint-Louis, de Sainte-Barbe, de Henri IV. Ceux du lycée de Versailles, apportent un immense bouquet. Du lycée de Valenciennes, une couronne. Tout le défilé de cette jeunesse est saisissant ; l’émotion étrangle les cris. C’est la France de demain qui passe.

Ensuite défilent les anciens élèves des Arts et Métiers, avec un immense bouquet envoyé de Nice. La députation du cercle républicain de Saint-Quentin apporte une magnifique couronne d’or sur un coussin de velours rouge. Le journal la Lanterne envoie un superbe trophée de lilas blanc et de camélias rouges, où s’enroulent des rubans qui portent le nom des œuvres du maître.

La société Chevé passe en chantant la Marseillaise. — Vive la république !

Des artilleurs en rang saluent militairement.

Parfois, respectueusement, la foule salue sans rien dire. Des jeunes gens des clubs élégants passent et ôtent leurs chapeaux correctement.

Et ce n’était pas seulement Paris, c’étaient la France et le monde entier qui étaient représentés.

L’Association littéraire internationale dépose ses cartes. Elle a remis à Victor Hugo quatre volumes reliés des adhésions qu’elle a reçues de tous pays.

L’Union française de la jeunesse, au nombre de 500, avec ses