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DEPUIS L’EXIL.

le projet de loi dont lecture a été donnée par M. le président du conseil.

Le projet est voté par 219 voix sur 220 votants.

M. de Freycinet, ministre des affaires étrangères :

Je crois devoir donner lecture au Sénat d’un télégramme que j’ai reçu hier de notre ambassadeur à Rome à l’occasion de notre deuil national.

« Rome, 22 mai 1885.

« La mort de Victor Hugo a donné lieu, à la Chambre des députés d’Italie, à une imposante manifestation.

« M. Crispi, après avoir fait l’éloge du grand poëte que la France a perdu, a dit que la mort de Victor Hugo était un deuil pour toutes les nations civilisées. (Applaudissements.) Il a demandé que M. le président de la Chambre voulût bien associer la nation italienne au deuil de la France.

« M. Biancheri, président de la Chambre, a dit que le génie de Victor Hugo n’illustre pas seulement la France, mais honore aussi l’humanité, et que la douleur de la France est commune à toutes les nations. Il a ajouté que ce ne serait pas le dernier titre de gloire de Victor Hugo d’avoir été toujours le défenseur de la liberté et de l’indépendance des peuples, et que l’Italie n’oubliera pas que, dans ses jours de malheur, elle eut toujours en Victor Hugo un ami bienveillant et un ardent défenseur de la sainteté de ses droits. » (Applaudissements.)

Je crois être l’interprète du Sénat et du Parlement tout entier, en déclarant que la France est profondément sensible à ces témoignages de sympathie de l’Italie et qu’elle l’en remercie solennellement. (Acclamations prolongées.)