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LE SEIZE MAI. — LA DISSOLUTION.

III

LES ÉLECTIONS

Discours pour la candidature de M. Jules Grévy.

Le pouvoir personnel s’était affirmé, dans les discours et manifestes du président de la république, par des paroles imprudentes : « Mon nom… ma pensée… ma politique… ma volonté. »

Le 12 octobre, avant-veille des élections, une réunion électorale eut lieu au gymnase Paz, pour soutenir, dans le neuvième arrondissement de Paris, la candidature de M. Jules Grévy, qui fut élu, le surlendemain, à l’immense majorité de 12,372 voix.

Victor Hugo prit la parole dans cette réunion, et dit :

Messieurs,

Un homme éminent se présente à vos suffrages. Nous appuyons sa candidature.

Vous le nommerez ; car le nommer c’est réélire en lui la chambre dont il fut le président.

Le pays va rappeler cette chambre si étrangement congédiée. Il va la réélire, avec sévérité pour ceux qui l’ont dissoute.

Nommer Jules Grévy, c’est faire réparation au passé et donner un gage à l’avenir.

Je n’ajouterai rien à tout ce qui vient de vous être dit