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III

LA GUERRE DU MEXIQUE


Quoique digne de toutes les sévérités de l’histoire, le premier empire avait fait de la gloire ; le second fit de la honte. La guerre du Mexique éclata, odieuse voie de fait contre un peuple libre. Le Mexique résista, et fut traité militairement ; l’assaut de Puebla fut un crime dans ce crime, ce fut un de ces écrasements de villes qui déshonoreraient une cause juste, et qui complètent l’infamie d’une guerre inique. Puebla se défendit héroïquement. Tant que le siège dura, Puebla publia un journal imprimé sur deux colonnes, l’une en français, l’autre en espagnol. Tous les numéros de ce journal commençaient par une page de Napoléon le Petit. Les combattants de Puebla expliquaient ainsi à l’armée de l’empire ce que c’était que l’empereur. Ce journal contenait un appel à Victor Hugo[1]. Il y répondit.

Hommes de Puebla,

Vous avez raison de me croire avec vous.

Ce n’est pas la France qui vous fait la guerre, c’est l’empire. Certes, je suis avec vous. Nous sommes debout contre l’empire, vous de votre côté, moi du mien, vous dans la patrie, moi dans l’exil.

Combattez, luttez, soyez terribles, et, si vous croyez mon

  1. Voici le texte :
    Que ereis ? Los soldados de un tiranno. La mejor Francia es con nosotros. Habeis Napoleon, habemos Victor Hugo.