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LE NOËL À HAUTEVILLE-HOUSE.

lité qui tend à remplacer notre vigoureuse race anglo-saxonne par une race énervée et fébrile, des hommes charitables, à la tête desquels se trouve le comte de Shaftesbury, ont fondé la société du dîner des enfants pauvres.

« La charité est si douce chose ; donner un peu de son superflu est un acte qui rapporte de si douces jouissances, que, croyant être utile, nous ne résistons pas au désir de faire connaître à la France cette invention de la charité, le nouvel essai que vient d’inaugurer notre vieille Angleterre. »

« M. Victor Hugo a ajouté : — « Dans cette école seule, il y a trois cent vingt enfants. Vous figurez-vous ce nombre multiplié ; quel immense bien cela doit faire à l’enfance ! »

« Puis M. Victor Hugo a lu une autre lettre écrite au Times par M. Fuller, secrétaire de l’institution établie à Londres, à l’instar de celle de Hauteville-House, par le Rév. Woods :

« à l’éditeur du Times.
« Monsieur,

« Vous avez été assez bon l’année dernière pour insérer dans le Times une lettre dans laquelle je démontrais la très remarquable amélioration de la santé des enfants pauvres de l’école des déguenillés de Westminster, amélioration résultant du système régulier du dîner par quinzaine à chaque enfant, et où je provoquais les autres personnes qui en ont l’occasion à faire la même chose, si possible, dans leurs écoles.

« Une année de plus d’expérience a confirmé plus fortement encore tout ce que je disais sur le bon résultat de ces dîners, qui a été aussi grand que les années précédentes, la santé de l’école ayant été généralement bonne, et le choléra n’ayant frappé aucun de ces enfants.

« Je regrette cependant d’avoir à dire que les fonds souscrits pour ce dîner, qui n’ont jamais manqué depuis trois ans, seront prochainement épuisés, et j’espère que vous voudrez bien dans votre journal faire un appel à l’assistance, afin que je puisse continuer pendant cet hiver qui approche le même nombre de dîners.

« William Fuller. »

(Suit le compte de revient de chaque dîner et de celui de Noël.) — Times, 27 décembre 1866.

« M. Victor Hugo a exprimé l’espoir que le mot déplorable ragged disparaîtrait bientôt de la belle et noble langue anglaise et aussi que