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IV

LE BANQUET DES ENFANTS


à l’éditeur castel
Hauteville-House, 5 octobre 1862.
Mon cher monsieur Castel,

Le hasard a fait tomber sous vos yeux quelques espèces d’essais de dessins faits par moi, à des heures de rêverie presque inconsciente, avec ce qui restait d’encre dans ma plume, sur des marges ou des couvertures de manuscrits. Ces choses, vous désirez les publier ; et l’excellent graveur, M. Paul Chenay, s’offre à en faire les fac-simile. Vous me demandez mon consentement. Quel que soit le beau talent de M. Paul Chenay, je crains fort que ces traits de plume quelconques, jetés plus ou moins maladroitement sur le papier par un homme qui a autre chose à faire, ne cessent d’être des dessins du moment qu’ils auront la prétention d’en être. Vous insistez pourtant, et je consens. Ce consentement à ce qui est peut-être un ridicule veut être expliqué. Voici donc mes raisons :

J’ai établi depuis quelque temps dans ma maison, à Guernesey, une petite institution de fraternité pratique