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VIII

LES ENFANTS PAUVRES

Victor Hugo, selon son habitude, ferma cette année 1869 par la fête des enfants pauvres. Cette année 1869 était l’avant-dernière année de l’exil. Les journaux anglais publièrent les paroles de Victor Hugo à ce Christmas de Hauteville-House. Nous les reproduisons.

Mesdames,

Je ne veux pas faire languir ces enfants qui attendent des jouets, et je tâcherai de dire peu de paroles. Je l’ai déjà dit, et je dois le répéter, cette petite œuvre de fraternité pratique, limitée ici à quarante enfants seulement, est bien peu de chose par elle-même, et ne vaudrait pas la peine d’en parler, si elle n’avait pris au dehors, comme la presse anglaise et américaine le constate d’année en année, une extension magnifique, et si le Dîner des enfants pauvres, fondé il y a huit ans par moi dans ma maison, mais sur une très petite échelle, n’était devenu, grâce à de bons et grands cœurs qui s’y sont dévoués, une véritable institution, considérable par le chiffre énorme des enfants secourus. En Angleterre et en Amérique, ce chiffre s’accroît sans cesse. C’est par centaines de mille qu’il faut compter les dîners de viande et de vin donnés aux enfants pauvres. Vous connaissez les admirables résultats obtenus par l’honorable lady Kate Thompson et par le révérend Wood. L’Illustrated London News a publié des estampes représentant les vastes et belles salles où se fait à Londres le Dîner des enfants pauvres. Dans tout cela, Hauteville-House n’est