Page:Hugo - Actes et paroles - volume 4.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
CONGRÈS DE LA PAIX.

bouches et dans nos poches, qui a les millions, qui a les budgets, les juges, les prêtres, les valets, les palais, les listes civiles, toutes les armées, — et pas un seul peuple. L’ennemi, c’est ce qui règne, gouverne, et agonise en ce moment. (Sensation profonde.)

Citoyens, soyons les ennemis de l’ennemi, et soyons nos amis ! Soyons une seule âme pour le combattre et un seul cœur pour nous aimer. Ah ! citoyens : fraternité ! (Acclamation.)

Encore un mot et j’ai fini.

Tournons-nous vers l’avenir. Songeons au jour certain, au jour inévitable, au jour prochain peut-être, où toute l’Europe sera constituée comme ce noble peuple suisse qui nous accueille à cette heure. Il a ses grandeurs, ce petit peuple ; il a une patrie qui s’appelle la République, et il a une montagne qui s’appelle la Vierge.

Ayons comme lui la République pour citadelle, et que notre liberté, immaculée et inviolée, soit, comme la Jungfrau, une cime vierge en pleine lumière. (Acclamation prolongée.)

Je salue la révolution future.