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II

LES FENIANS

Après la Crète, l’Irlande se tourne vers l’habitant de Guernesey. Les femmes des Fenians condamnés lui écrivent. De là une lettre de Victor Hugo à l’Angleterre.

à l’angleterre

L’angoisse est à Dublin. Les condamnations se succèdent, les grâces annoncées ne viennent pas. Une lettre que nous avons sous les yeux dit : — «… La potence va se dresser ; le général Burke d’abord ; viendront ensuite le capitaine Mac Afferty, le capitaine Mac Clure, puis trois autres, Kelly, Joice et Cullinane… Il n’y a pas une minute à perdre… Des femmes, des jeunes filles vous supplient… Notre lettre vous arrivera-t-elle à temps ?… » Nous lisons cela, et nous n’y croyons pas. On nous dit : L’échafaud est prêt. Nous répondons : Cela n’est pas possible. Calcraft n’a rien à voir à la politique. C’est déjà trop qu’il existe à côté. Non, l’échafaud politique n’est pas possible en Angleterre. Ce n’est pas pour imiter les gibets de la Hongrie que l’Angleterre a acclamé Kossuth ; ce n’est pas pour recommencer les potences de la Sicile que l’Angleterre a glorifié Garibaldi. Que signifieraient les hourras de Londres et de Southampton ? Supprimez alors tous vos comités polonais, grecs, italiens. Soyez l’Espagne.