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IX

RÉVISION DE LA CONSTITUTION[1]

17 juillet 1851.

M. Victor Hugo (profond silence). — Messieurs, avant d’accepter ce débat, il m’est impossible de ne pas renouveler les réserves déjà faites par d’autres orateurs. Dans la situation actuelle, la loi du 31 mai étant debout, plus de quatre millions d’électeurs étant rayés, — résultat que je ne veux pas qualifier à cette tribune, car tout ce que je dirais serait trop faible pour moi et trop fort pour vous, mais qui finira, nous l’espérons, par inquiéter, par éclairer votre sagesse, — le suffrage universel, toujours vivant de droit, étant supprimé de fait, nous ne pouvons que dire aux auteurs des diverses propositions qui investissent en ce moment la tribune :

Que nous voulez-vous ?

Quelle est la question ?

  1. M. Louis Bonaparte, voulant se perpétuer, proposait la révision de la constitution, M. Victor Hugo la combattit.

    Ce discours fut prononcé après la belle harangue de M. Michel (de Bourges) sur la même question.

    Les débats semblaient épuisés par le discours du représentant du Cher ; M. Victor Hugo les ranima en imprimant un nouveau tour à la discussion. M. Michel (de Bourges) avait usé de ménagements infinis ; il avait été écouté avec calme. M. Victor Hugo, laissant de côté les précautions oratoires, entra dans le vif de la question. Il attaqua la réaction de face. Après lui, la discussion, détournée de son terrain par M. Baroche, fut close.

    La proposition de révision fut rejetée.

    (Note de l’éditeur.)