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270 MILLE FRANCS DE RECOMPENSE. LE VICOMTE DR LEAUMONT. Saint François Régis. M. DE PONTRESME. Qu’est-ce qu’il a fait, ce saint-là. ? LE VICOMTE DE LEAUMONT. Je ne sais pas. M. DE PONTRESME. Il a donc besoin d’argent ? LE VICOMTE DE LÉAUMONT. Les saints ont toujours besoin d’argent. On passe son temps à quêter pour le paradis. Hein ? ai-je un costume ? comment me trouves-tu ? M. DE PONTRESME. Très belle. Tu me troubles avec ta gorge. LE VICOMTE DE LEAUMONT. Je l’espère. Vois-tu, j’ai remarqué une chose. On est bien plus dévot aux saints qu’à Dieu. Les saints, les saintes, les bonnes vierges, les madones, les bambino, le saint-sang, le Sacré-Cœur, voilà les dévotions vives. Pour Dieu proprement dit, on est froid. M. DE PONTRESME. Dieu est de toutes les religions 5 cela lui nuit dans l’esprit des prêtres. LE VICOMTE DE LEAUMONT, admirant Pontresme. Cette pelure de chevalier te va à merveille. M. DE PONTRESME. C’est le costume de Tancrède. Je m’appelle Tancrède. LE VICOMTE DE LEAUMONT. Illustres chevaliers, l’honneur de la Sicile. — Quel dommage que Voltaire n’ait pas eu de religion !