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256 MILLE FRANCS. DE RÉCOMPENSE.

me fait rien qu’il soit pape, trouve l’antiphonaire. De là le chant authentique et le chant plagal. Quatre tons pour chaque chant. VOIX au dehors.

— Cinquante-cinq. — Soixante. — Soixante-dix. — Voyez messieurs, pour soixante-dix francs la glace avec son cadre. EDGAR, bas à Cyprienne.

Mais c’est un encan ! c’est une saisie ! Est-ce que la saisie est ici ? CYPRIENNE, bas.

Non.

LE MAJOR GÉDOUARD.

Suivez, monsieur. Voyez l’enchaînement. Dans le chant grégorien, le premier ton est authentique et le deuxième ton est plagal. Guy d’Arezzo, un moine, peu m’importe qu’il soit moine, a fixé l’octave. Vtj ré, mi, fa, sol, la, si, ut. Et vous en savez l’origine. Le chant de Jean Baptiste : ]t queant Iaxis

JR.^ sonare . . .

Jean Baptiste, encore un saint. C’est tout de même un peu ennuyeux, trop de saints, trop de papes, trop de moines. Vt queant Iaxis. On a remplacé ut par do. Sottise. Où est l’étymologie } Monsieur, dans le chant, ce qu’il faut savoir trouver, démêler, accentuer, c’est la syllabe de valeur. Le chant doit être parlé en dessous. Le chanteur est un orateur. C’est de cette façon que la musique est grande. Voyez la Marseillaise. Quelle accentuation de l’héroïsme ! Quel cri vers la liberté ! Il s’assied au piano et chante en s’accompagnant. Allons, enfants de la patrie,

Le jour de gloire est arrivé !

LA voix DE SCABEAU , au dehors.

Plus rien ne va. Rien ne va plus.

On entend le frappement d’un marteau. Adjugé.

LE MAJOR GÉDOUARD, s’interrompant. On fait du bruit dans la pièce à côté, faites donc taire.