Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/275

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE PREMIER, SCENE V. 253 borde. C’est le paradis. Oui, je sens bien que vous me renvoyez doucement. Comme c’est difficile de vous quitter ! Ah ! mon portefeuille ! Il reprend son portefeuille. Je vais courir, dans vingt minutes je serai à la banque. Adieu. A bientôt. A tout de suite. A toujours. Je pars. — Ah ! encore un mot pourtant, j’oubliais une chose bien importante. — M’aimes-tu ? Ils se prennent les mains et restent un moment silencieux , se regardant fixement , enivrés. CYPRIENNE. Je vous aime. EDGAR MARC. On ne dit pas je vous aime, on dit je t’aime. CYPRIENNE. Non. C’est justement cela qu’il ne faut pas. S’aimer, c’est bien, se tutoyer, c’est mal. Edgar, je vous défends de me tutoyer. EDGAR MARC. Cyprienne , ne pas tutoyer, c’est ne pas aimer. CYPRIENNE. Si vous me dites tu, je vous dirai monsieur. EDGAR MARC. Soit. Je vous obéirai. Vous savez que, «je vous aime», cela ne se dit qu’à plusieurs femmes. Vilain ! Tutoie-moi, toi. Jamais. CYPRIENNE. EDGAR MARC. CYPRIENNE. Alors EDGAR MARC. VOUS ne m aimez pas.