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244 MILLE FRANCS DE RECOMPENSE.

ÉTIENNETTË.

Ah ! merci ! de quel poids vous me soulagez ! ROUSSELINE.

Votre père, à son retour en France, a trouvé sa ruine complète, moins une vieille créance de trente mille francs, non périmée. Il m’a chargé de ses intérêts. Sur ces trente mille francs éventuels, je lui ai fait prêter vingt-cinq mille francs. De là la traite signée Zucchimo. Puis j’ai fait rentrer les trente mille francs dus à votre père ; le major Gédouard m’avait donné procuration avec pleins pouvoirs ; les trente mille francs ont été payés entre mes mains et déposés par moi dans la caisse du banquier Puencarral pour qui, vous le savez, je fais des affaires... GLAPIEU, à part.

Voilà une série d’aveux candides. Je palpite. Si ce n’est pas un filou, je suis volé.

ROUSSELINE, continuant.

Ainsi les trente mille francs sont là en caisse, tout prêts. La traite Zucchimo peut être soldée.

ÉTIENNETTE.

Oh ! je disais bien que vous êtes la providence ! Et même la saisie d’aujourd’hui peut être empêchée !

ROUSSELINE.

Sans doute. D’autant plus qu’il est en effet réel qu’elle est faite précisément par ordre du banquier Puencarral ; mais ce n’est qu’un détail. Occupons-nous de la traite Zucchimo. Elle échoit dans deux jours. . . ÉTIENNETTE.

Bien. Mon père a l’argent.

ROUSSELINE.

Votre père, pas tout à fait. L’argent, c’est moi qui l’ai. ÉTIENNETTE.

C’est la même chose.