Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome V.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
L’ÉPÉE.

LE MONTAGNARD.

Mais… Prêtre-Pierre et lui, ce sont nos deux flambeaux.
Pierre est notre sagesse, Albos est notre force.

LE CHANTERRE.

La majesté du duc…

LE MONTAGNARD.

La majesté du duc… Majesté, c’est l’écorce,
Vertu, c’est le fond.

LE CHANTERRE.

Vertu, c’est le fond. Soit. Au bruit de son canon,
Ce mont tremblerait.

LE MONTAGNARD.

Ce mont tremblerait. Oui, la montagne. Albos, non.

LE CHANTERRE.

Le duc, c’est le grand prince.

LE MONTAGNARD.

Le duc, c’est le grand prince. Albos, c’est le grand pâtre.

LE CHANTERRE.

Mais…

LE MONTAGNARD.

Mais… Notre Albos le soir vient rire au coin de l’âtre.

LE CHANTERRE.

Le duc est très fameux dans les guerres.

LE MONTAGNARD.

Le duc est très fameux dans les guerres. Albos,
Lui, n’a jamais offert d’hommes morts aux corbeaux ;
Mais des lynx et des ours. Je préfère Albos.