Horreur!
Donnez-nous l'absolution, père!
Excès d'audace! Ainsi, -c'est ton règne, Antechrist!-
Les juifs rapatriés, l'autodafé proscrit!
On n'allumera point le bûcher secourable!
Ces rois ne veulent pas. Ainsi ce misérable,
Le sceptre, ose toucher à la croix! Ce bandit,
Le prince, ose être sourd à ce que Jésus dit!
Il est temps qu'on vous parle et qu'on vous avertisse.
Le saint-office a droit sur vous. De sa justice
Le pape est seul exempt, les rois ne le sont pas.
Pendant votre sommeil, pendant votre repas,
A toute heure apportant les sévères tristesses,
Notre bannière a droit d'entrer chez vous, altesses!
Toujours les rois, faux dieux, ont donné de l'emploi
Au tonnerre, et le ciel les hait. La vaine loi,
O princes, c'est la vôtre, et nous avons la vraie.
Nous sommes le froment et vous êtes l'ivraie.
Un jour viendra la faulx des immenses moissons!
Rois, nous vous subissons, mais nous vous dénonçons.
Nous jetons chaque jour vos noms dans le mystère
Où vous attend la peine obscure et solitaire!
Des crânes des rois morts les lieux noirs sont pavés.
Ah! vous vous croyez forts parce que vous avez
Vos camps pleins de soldats et vos ports pleins de voiles.
Dieu médite, l'oeil fixe, au milieu des étoiles.
Tremblez.
Grâce!
, se levant.
Seigneur inquisiteur, le roi
Et la reine, contrits et confessant la foi,
Entendent réparer le mal qu'ils allaient faire.
Les juifs seront bannis, et nous perme