Monsieur le bailli d’Amont, quel est le nom de ce jeune homme à qui vous parliez tout à l’heure ?
Oh ! rien du tout, madame. Un aventurier espagnol.
Mais encore !
C’est un nommé Fabiano Carascosa, qui se donne pour un cadet de la grande famille de Peñalver. La vérité est qu’il est né au village de Peñalver et qu’il est fils d’un chaussetier.
Vous n’avez pas l’air de l’aimer ?
Moi, je lui suis tout dévoué. Je le connais depuis l’enfance. C’est le fils d’un chaussetier.
Amenez-le-moi.
Je viens de parler de vous à la reine. Elle vous demande.
Vous êtes ma providence.
Madame…
Ne tremblez pas, jeune homme. (Se tournant vers la cour.) — Mylords, il me plaît d’introduire parmi vous un des plus nobles gentilshommes de notre oncle l’Empereur, don Fabiano Carascosa des comtes de Peñalver. — Pourquoi n’avez-vous qu’un gant, jeune homme ?
Madame…
C’est que l’étiquette d’Espagne ordonne de n’offrir aux reines que la main nue, n’est-ce pas ? et vous aviez prévu que vous donneriez la main à la reine aujourd’hui. Vous êtes hardi, monsieur. Savez-vous qu’il faut être lord anglais pour me donner la main ?