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VII

les tempêtes d’hommes pires que les tempêtes d’océans

Les portes se refermèrent ; l’huissier de la verge noire rentra ; les lords commissaires quittèrent le banc d’état et vinrent s’asseoir en tête du banc des ducs, aux places de leurs charges, et le lord-chancelier prit la parole :

— Mylords, la délibération de la chambre étant depuis plusieurs jours sur le bill qui propose d’augmenter de cent mille livres sterling la provision annuelle de son altesse royale le prince mari de sa majesté, le débat ayant été épuisé et clos, il va être procédé au vote. Le vote sera pris, selon l’usage, à partir du puîné du banc des barons. Chaque lord, à l’appel de son nom, se lèvera et répondra content ou non content, et sera libre d’exposer ses motifs de vote, s’il le juge à propos. Clerc, appelez le vote.

Le clerc du parlement debout, ouvrit un large in-folio exhaussé sur un pupitre doré, qui était le Livre de la Pairie.

Le puîné de la chambre à cette époque était lord John Hervey, créé baron et pair en 1705, duquel sont issus les marquis de Bristol.

Le clerc appela :

— Mylord John, baron Hervey.

Un vieillard en perruque blonde se leva et dit :

— Content.

Puis se rassit.

Le sous-clerc enregistra le vote.

Le clerc continua :

— Mylord Francis Seymour, baron Conway de Killultagh.
— Content, murmura en se soulevant à demi un élégant jeune homme à figure de page, qui ne se doutait point qu’il était le grand-père des marquis d’Hertford.
— Mylord John Leveson, baron Gower, reprit le clerc.

Ce baron, d’où devaient sortir les ducs de Sutherland, se leva et dit en se rasseyant :

— Content.

Le clerc poursuivit :

— Mylord Heneage Finch, baron Guernesey.

L’aïeul des comtes d’Aylesford, non moins jeune et non moins élégant que l’ancêtre des marquis d’Hertford, justifia sa devise Aperto vivere voto par la hauteur de son consentement.