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— Je suis pour la loi.

— Je suis pour le droit.

— C’est là la lutte éternelle.

— La loi vient de l’homme, le droit vient de Dieu.

Le droit, étant l’absolu, dépasse et déborde l’homme, qui est le relatif. La loi naît des nécessités humaines, et s’y ajuste. Le droit manque le but, la loi l’atteint. La loi vaut mieux que le droit.

— C’est dire que l’alliage vaut plus que l’or.


Conversation suprême entre Gauvain et Cimourdain, Pas un mot de ce qui se passera le lendemain matin. — L’absolu. L’avenir du genre humain. Le monde tel que le fera la révolution. — La fin de l’échafaud. — La fin de la guerre. La femme relevée. L’enfant relevé. — L’Europe une. Le globe un. — L’idéal[1].


… On a vu au commencement de ce livre, entre le marquis et le mendiant, quelque chose de pareil à ce souper.


Dans deux fragments de brouillon, Cimourdain donne la raison qu’il a pour se tuer :

… Montrant la guillotine :

— J’ai satisfait à la loi.

Saisissant un pistolet :

— Maintenant je satisfais à la justice.

Et il se brûle la cervelle.

.........................

Quand on le releva, on trouva sur la table ce papier écrit de sa main :

— Il y a deux choses, la loi et la justice. Toutes deux doivent être obéies. La mort de Gauvain satisfait à la loi, la mienne satisfait à la justice.


  1. Au-dessous de ces notes, quatre questions que Victor Hugo se pose à lui-même ; une accolade les réunit ; devant l’accolade, un point d’interrogation :
    « 1o Voir s’il faut commencer par Les rues de Paris. — Depuis des bataillons de Paris. — Allez, brigands !
    « 2o S’il faut faire dire le plan par Boisberthelot ;
    «3o S’il faut que Halmalo soit questionné sur Gauvain-la-Tour et sache seul le secret du passage souterrain ;
    « 4o S’il faut ajouter les châteaux aux forêts dans l’exposé de la Vendée. » (Note de Victor Hugo.)