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LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.

En 1847 il voyait la république se résumer dans la démolition des fictions féodales, despotiques et cléricales, et l’empire dans la reconstruction de l’unité nationale.


Feuillets 725 à 734. — VII. Quelque cotillon.

Ce chapitre et le commencement remanié du chapitre suivant viennent s’intercaler entre les feuillets 724 et 735. Nous avons dit plus haut que la surveillance de Théodule et le voyage de Marius étaient résumés dans les deux lignes biffées que nous avons citées. Victor Hugo, en ajoutant à la révision le chapitre vu, a biffé la fin du verso du feuillet 724 qui s’enchaînait au feuillet 735 à ces mots dits par Gillenormand après la découverte du papier conservé par Marius : De la même au même !


Feuillet 735, verso. — VIII. Marbre contre granit.

Le feuillet 735, écrit en 1847, finit à ces mots : Le vieillard, d’écarlate qu’il était, devint subitement plus blanc que ses cheveux. Vers…

Le feuillet suivant finit la phrase, mais nous sommes en présence de la grosse écriture de l’exil. Nous ne retrouvons la suite du manuscrit primitif que trente-neuf pages plus loin, au feuillet 797. — Le livre IV, les Amis de l’A B C, est venu en 1861 s’intercaler entre ces deux feuillets, et a modifié la première version dont nous reproduisons les passages marquant l’enchaînement :


Vous enverrez tous les six mois soixante pistoles à ce buveur de sang, et vous ne m’en parlerez jamais.

Ayant un immense reste de fureur à dépenser et ne sachant qu’en faire, il continua de dire vous à sa fille pendant plus de trois mois.

Thomas renvoya les « soixante pistoles » à sa tante avec une lettre respectueuse où il déclarait avoir des moyens d’existence et pouvoir se suffire. La tante n’informa point de ce refus le grand-père de peur d’achever de l’exaspérer. D’ailleurs n’avait-il pas dit : Qu’on ne me parle jamais de ce buveur de sang.

Thomas était sorti de chez son grand-père avec quinze francs, sa montre et quelques hardes. Il trouva asile dans un hôtel garni du quartier de la Sorbonne où logeait un nommé Courfeyrac qu’il connaissait, le seul étudiant à peu près auquel il eût parlé, parce qu’il était bonapartiste comme lui.

Au bout de quelques jours, l’hôte vint et lui dit :

— Monsieur Courfeyrac a répondu pour vous.

— Oui, répondit Thomas.

— Mais il me faudrait de l’argent.

— Priez Courfeyrac de venir me parler, dit Thomas.


Suit l’interrogatoire tel qu’il est publié à la fin du livre IV.


LIVRE IV. — LES AMIS DE L’A B C.

Tout le manuscrit de ce livre est de 1861, moins le dernier feuillet (797) que nous avons décrit plus haut.


Au bas du titre cette mention :


Le dernier verso de ce dossier contient les premières lignes du livre V