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LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.
Tu fis rouler des chars de fumée et de feu,
Tu fis sur terre un bruit égal au bruit de Dieu,
Et les hommes croyaient entendre le tonnerre
Quand passait au galop ta cavale de guerre
Sur ce noir champ d’airain qu’on appelle Austerlitz.
(Fait à travers le rêve et le sommeil.
Nuit du 7 au 8 juin.)        

Ce qui domine dans les croquis, c’est le lion de Waterloo ; on a pu s’apercevoir qu’il ne le considérait pas comme un chef-d’œuvre ; c’est un peu, sous bien des rapports, sa « bête noire » ; aussi le malmène-t-il de toutes façons ; d’abord il ébauche deux fois la tête, puis il le dessine tout entier au crayon ; nous sommes forcé de dire qu’il ne le flatte pas.

Quelques pages plus loin, nouveau croquis à l’encre au-dessous de cette note :


Nuit du 28 au 29 mai. Orage. Pluie. Tonnerre. Larges éclairs sur le lion de Waterloo.


C’est cet orage sans doute qui lui a inspiré les lignes suivantes :


Le lion de Waterloo, point culminant de tout ce large horizon, a cette particularité qu’il coupe les orages en deux et les partage, selon le vent, tantôt entre Ohain et Plancenoit, tantôt entre la Hulpe et Braine-l’Alleud. Chose remarquable, depuis un demi-siècle qu’il est là, debout, masse de fer énorme, sans paratonnerre, sans