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RELIQUAT
des
MISÉRABLES.




Ce Reliquat s’applique aux deuxième et troisième parties contenues dans ce volume.

Pour la deuxième partie (Cosette), c’est un développement sur le couvent des dames Saint-Michel  ; Victor Hugo en a utilisé plusieurs détails dans le livre sixième Le Petit-Picpus.

Pour la troisième partie (Marius), c’est la suite inédite du livre septième : Patron-Minette.

DEUXIÈME PARTIE. — COSETTE.




LE COUVENT.



Le couvent des dames Saint-Michel rue Saint-Jacques a la règle la plus sévère. La population féminine de ce couvent se divise en deux catégories : sœurs de la communauté&#125 ; sœurs repentantes. Les premières dirigent et commandent, les dernières subissent. Les premières sont vêtues de blanc. Les dernières ont un bonnet qui couvre les yeux, un voile blanc qui tombe jusqu’aux genoux, et une robe noire à taille très courte. Les sœurs repentantes, qui sont plus de cinq cents, ont été partagées en classes. Chaque classe contient environ trente recluses qui vivent absolument séparées des autres. Chaque classe a son petit jardin à part pour la promenade qui n’a lieu qu’une fois par semaine et ne dure qu’une demi-heure. Le silence absolu et perpétuel, voilà la première loi. Le travail continu, voilà la seconde. Le silence et le travail ne sont coupés que par des exercices religieux, des stations prolongées aux offices ou au sermon, et la visite de chaque semaine au confessionnal. Tous les jours à midi, après une demi-heure consacrée au recueillement, les sœurs de chaque classe se demandent pardon à haute voix des torts qu’elles peuvent avoir les unes envers les autres.