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Des soldats mèdes sont rangés encercle aùtour
De cette tente ayant la forme d’une tour ;
Leurs boucliers sont faits de peau de nasicorne ;
Ils ont le sabre nu, la mître au front, l’air, morne,
L’oeil triste, et sur les mains du sang jamais lavé.
Le trône, formidable et lourd, fait d’un pavé,
Est sur un drap de pourpre, au centre de la tente.
[1870-1871]

Progrès de la science.
Astronomie (17° siècle.)
Le réseau des soleils, des mondes et des cieux,’
Entrevu= malgré l’ombre et dérrière la nue,
Filet où l’âme humaine est prise et retenue,
Et qui croise sés fils vertigineux dans l’air,
Se défait maille à maille autour du pâle Euler.


Le même vent d’en haut courbe les foules pâles,
Et ces hommes, géants des ténèbres fatales,
Qui fâ.uchent l’homme sans remord,
Et qui, soldat, bourreau, mufti, sultan, ministre,
Quand elle va monter sur son cheval sinistre,
Tiennent l’étrier,à la mort.
[1859-1861]