Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/300

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je compare, en mon coeur que ton ombre accompagne,
Ta verte poésie et la fraîche campagne ;
Je t’évoque partout; il me semble souvent
Que je vais te trouver dans quelque coin rêvant,
Et que, dans le bois sombre ouvrant ses ailes blanches,
Ton vers jeune et vivant chante au milieu des branches.
Je m’attends à te voir sous un arbre endormi.
Je dis: où donc est-il ? et je m’écrie : - Ami,
Que tu sois dans les champs, que tu sois à la ville,
Salut ! bois un lait pur, bénis Dieu, lis Virgile !
Que le ciel rayonnant, où Dieu met sa clarté,
Te verse au coeur la joie et la sérénité !

Qu’il fasse à’ tout passant ta demeure sacrée !
Qu’autour de ta vieillesse aimable et vénérée,
Il accroisse, tenant -tout ce qu’il t’a promis,
Ta famille d’enfants, ta famillé d’amis !
Que le sourire heureux, te soit toujours facile !
Doux vieillard ! noble esprit ! sage tendre et tranquille !